C’était le 12 janvier 2015 ! Je suis partie
loin de mon monde. C’était il y a un an ! J’étais une petite chenille. Je suis
partie avec un billet aller, et la peur. Une peur qui ne m’a pas quitté, mais
qui s’est atténuée. Je suis partie aussi loin que possible, pour découvrir et
me découvrir. Et pour oublier aussi. Je suis arrivée à Bangkok, dans un monde inconnu, un monde qui m’a
fait peur. Le lendemain, j’étais déjà partie de cette ville étouffante, dans un
train de nuit. Direction les îles ! Direction Koh Samui ! J’ai
rencontré trois français, que je n’oublierai jamais. J’ai fait le voyage avec
eux. 9 heures de train et un bateau plus tard, on s’est quittés, avec comme
souvenir un guide dédicacé et ma mémoire. Les premiers jours on été difficiles.
Je me souviens de ma deuxième île, ma préférée ! Koh phangan ! Et ce
sentiment que j’ai ressenti ; seule, sur une plage magnifique, mais seule
avec moi-même. J’ai surmonté, j’ai pris mon sac à dos, et je suis partie à la
recherche d’un endroit qui m'apaiserait. Je ne l’ai pas trouvé en
Thailande, mais j’ai continué malgré tout mon voyage. J’ai
appris à me débrouiller, à trouver des solutions, à demander, à parler anglais.
J’ai appris les choses essentielles pour vivre. J’ai troqué ma peur contre une
certaine force. J’ai dormi dans des endroits magiques ; une cabane flottante
avec vue sur la rivière kwai ! Je n’avais plus aussi peur. Je n’avais
que mon sac à dos, je pouvais partir quand je le voulais. Je décidais ! J’étais le seul maitre à bord, j’étais la seule
personne en qui je pouvais avoir confiance. Je suis arrivée en Thailande,
timide, petite, maladroite et je suis repartie de Luang Prabang, confiante,
fière de moi et de tout ce que j’avais réalisé, j’avais réussi ! J’ai
rencontré des gens aux grands cœurs, le temps d’une conversation ou le temps d’une
journée. Je pense à cette épicière à Shukothai. A Lucca, on a passés la journée à vélo à visiter les temples. A cette
vendeuse au night bazar, qui m’a offert un t-shirt. A Thierry, un Belge qui tient une friterie à Chiang Mai. A Trudy, avec qui j'ai passé du temps. A cette Thailandaise qui m’a prise en auto-stop. A cette femme, que je ne connaissais pas, et qui m’a
offert un milkshake. A Mong, qui m’a accueilli dans sa famille. A ce moine qui m’a offert le bracelet du bonheur. A toutes les personnes qui ont croisés mon chemin. Je pense à toutes ces rencontres, qui restent
dans ma tête.
J’ai vu des papillons,
des singes, des éléphants, la gentillesse,
j’ai été dans des tuk tuk, des scooters, des bateaux, des bus, des trains, j’ai
appris à cuisiner, a faire du kayak. Mais tout n’a pas été rose; j’ai vu la pauvreté, j’ai été insulté par un tuk tuk, j’ai été très
malade, je me suis faite avoir quelques fois, j’ai
été naïve !
C'est à Kampot que je me suis trouvée! Un endroit magnifique, simple et accueillant. Une
petite ville au bord de la rivière. On y fait le tour en une journée et
pourtant j’y suis restée bien plus longtemps. Ma plus belle rencontre au Cambodge est sans conteste celle de Bernard !
70 ans et qui voyageait seul depuis 4 mois. J’étais admirative!
J’ai continué mon
périple jusqu’au Laos. Mon troisième pays. J’y ai fait ma plus importante rencontre de
tout mon voyage ! Tegan, une australienne de 27 ans. C’est à Vientiane que nos chemins se sont croisés. C’était le destin ! Une personne incroyable ! Avec un cœur énorme ! On
a passés quelques jours ensemble ! Je me suis trouvée !
Je suis rentrée 3 mois
plus tard. Je n’aurais même pas crue resté une semaine, tant j’avais peur et tant
j’étais mal. Je suis rentrée, pleines d’énergie ! Je suis rentrée avec beaucoup
d’espoir ! Je pensais, que le plus difficile était de partir, mais finalement
le plus dur c’était de revenir. En Belgique rien n’avait changé, mais moi j’avais
changé ! Je me souviens de ce que j’ai dit à quelqu'un qui m’est cher
avant de rentrer ; je dois rentrer pour reconstruire ma vie ! C’est
ce que je fais ! Je reconstruis ! Je ne vois pas encore les
résultats, mais bientôt je verrais la couleur de tout mes efforts, depuis le
jour ou je suis partie en Asie jusqu'à maintenant !
Certains voient la même personne, mais au fond je ne suis plus la
même. Je n’oublierai jamais tout ce que j’ai vécu pendant presque 90 jours. Seule
avec mon sac à dos. Pour certains, c’est rien, c’est facile. Pour moi ce
n’était pas facile. J’ai pleuré beaucoup de fois, j’ai été bouleversé
par certaines choses que j’ai vu, j’ai du surmonter mes peurs les plus grandes.
Ce n’était pas facile !
Le voyage ne doit pas
être une fuite, mais une découverte de soi-même, et continuer sa route chez soi pour être un jour heureux !
Je dois continuer ma
route ici !
J'ai dit au revoir à moi-même et une nouvelle personne est revenue ! Je n'ai pas fini ma mutation, je suis
un papillon sans aile, je ne sais pas encore voler, mais je ne suis plus une
chrysalide ! Je dois encore dire adieu et renaitre nombreuses fois avant d'être celle que je souhaite être !
...mon voyage continue !